Un Alexandre pas si grand que ça…
Que dire, que dire, que dire, de cet Alexandre lunaire sorti tout droit de la planète Mars (de la guerre,ndlr). Cet « Alexandre » est un peu décevant aux niveaux des scènes de combat. Ici pas de grosses joutes ni rixes auxquelles on était en droit de s’attendre vu la somme investie et l’arrière fond hollywoodien. L’histoire n’est elle-non plus pas très bien menée. Cela dit il y a tout de même quelques élans qui méritent notre intérêt.
Le film, en 2 temps, s’articule d’abord sur l’enfance et l’ascension de l’homme qui deviendra le grand Alexandre. Puis, la conquête de son royaume : l’empire le plus vaste et la population la plus imposante jamais conquis.
Alexandre, l’homme, est un être sensibilisé très jeune aux épreuves de la vie. Il en tire une profonde solitude, un état d’esprit pour le moins dérangé, je dirais même mieux agité. Et orgueilleux. Il tire sa force de son égoïsme … exigu. De l’ambition ? Il en a, et à revendre. C’est cette même ambition dévorante qui le poussera à aller le plus loin possible, vers l’orient. Découvrant au passage la magnifique Babylone d’où il ne partira plus, ses conquêtes terminées. Ambitieux mais pas fourbe, il sert ses ambitions grâce à son autorité et non l’hypocrisie. Au delà de cette vigueur, il est un homme sensible capable d’accepter ses ennemis comme des êtres à part entières, se faire fléchir par le faible, le tendre.
A noter aussi la part importante du film consacrée à sa relation d’amour avec un homosexuel … touchante, mais vraie. On voit enfin un film sachant montrer l’homosexualité dans son expression la plus simple, sans cliché, tabou, ou grands coups de fou-rires. Rien que la passion entre 2 êtres, se moquant bien des méandres du pouvoir qui gravite autour d’eux.
Enfin un film (hollywoodien) débridé et débarrassé des clichés qui pouvaient faire frémir le monsieur-tout-le-monde américain. De l’espoir pour la communauté gay, d’être tout simplement, considéré. Mais Oliver Stone peu faire beaucoup mieux !