Il ne faut jamais se fier aux « Apparences »…
Une maison splendide au bord d’un lac, un gentil toutou, une vie plus que confortable, une fille qui part pour l’université, un mari professeur en médecine… mais voilà, Claire (M.Pfeiffer) ne tourne pas rond. Elle s’inquiète pour ses nouveaux voisins dont les disputes sont pour le moins bruyantes (comme les réconciliations). Les évènements vont évoluer, s’emmêler et des phénomènes paranormaux vont commencer à nourrir/pourrir la vie de Claire: portes capricieuses, pannes de courant répétitives, bruits anormaux, ordinateur fou (le fameux bug…), la mystérieuse salle de bain (comme dans « Harry »). Très vite, elle va devoir faire face aux esprits qui rôdent dans la maison.

Michele Pfeiffer et Harrison Ford
Impossible d’aller plus loin dans les explications sans trahir l’issue du film, d’ailleurs, la bande-annonce est très bien faite. Donc, le mieux, c’est d’aller découvrir par vous-mêmes ce qui se cache derrière tout ça et croyez-moi, vous ne serez pas déçus du voyage. En effet, Robert Zemeckis sait faire peur et ça marche: à plusieurs reprises, je me suis vue sursauter de mon siège jusqu’à créer une onde sismique autour de moi (bon là, j’exagère un peu…). Non, vraiment, par moments, on se sent envahir par l’angoisse, jusqu’au malaise.
Bien sûr, on n’échappe pas aux bonnes vieilles recettes du genre: le tableau qui tombe, les scéances de sorcellerie, l’orage, l’obscurité, le brouillard, la fumée, les reflets sur l’eau et les miroirs… mais, on se laisse quand même surprendre vue leur parfaite maîtrise par le réalisateur. De plus, on se projette totalement dans le personnage de Claire, sublimé à merveille par Michelle Pfeiffer (la peur lui va si bien). Beaucoup ont trouvé Harrison Ford bien pâlot à côté de sa partenaire, mais, c’est tout à fait normal car son personnage nécessitait une grande finesse de jeu et sa discrétion est justifiée par le coup de théâtre final. Et oui, la fin est vraiment palpitante avec la scène de la baignoire à rentrer dans les annales! Et là, on se rapproche beaucoup de « Sixième Sens » car au fond l’idée est la même: les revenants reviennent (logique) pour rétablir la vérité sur la cause de leur mort (surtout si elle est injuste), dénoncer les crimes impunis et ainsi reposer en paix.
On peut donc s’étonner que la critique ait autant boudé ce film qui n’est (certes) pas très original mais qui reste efficace et fait l’effet d’une bombe à retardement et pas d’un pétard mouillé s’il vous plaît messieurs de la Grande Critiq’. Ca me fait penser au cas de « Double Jeu » qui avait subi le même traitement (de faveur?) malgré une mise en scène impeccable et une efficacité indéniable.
« Apparences » est un titre français qui sied bien à ce premier réel faux pas de Robert Zemeckis dans une filmo jusque là nickel 🙂