8 Femmes, tendre cruauté
Années 1950.Dans une maison bourgeoise, un homme est retrouvé assassiné au matin. La coupable se trouve parmi les huit femmes peuplant la demeure. Il est évident que ceux qui s’attendent à voir une sorte de thriller/film policier en jupons seront plutôt déçus par le film. « 8 femmes » est en effet à ce genre cinématographique ce que Jean Pascal est à la variété française.

8 Femmes : Casting d'enfer
François Ozon a pris le prétexte d’adapter une modeste pièce de boulevard pour livrer sa déclaration d’amour au cinéma et aux actrices qui ont nourri son enfance.En 1h45, les clins d’œil et références cinéphiliques abondent. Le plus émouvant étant sans doute la réplique empruntée à « La sirène du Mississippi » et à « La femme d’à côté » de Truffaut : « Te voir est une joie mais aussi une souffrance » déclare Gaby (Deneuve) à sa fille Suzon (Ledoyen) sous les yeux (dans lesquels on voit poindre les larmes) de Fanny Ardant (ancienne compagne du réalisateur des « 400 coups »)…
Et puis il y a le plaisir de voir ces actrices de toutes les générations, à la gloire montante ou bien établie, se crêper le chignon, se lancer des piques sardoniques, mouillées d’acide. La perversion et la cruauté tiennent une place importante dans l’œuvre du réalisateur et « 8 Femmes » n’échappe pas à la règle. Le kitsh est assumé: décor bonbonnière, numéros musicaux décalés (furieusement drôles au départ, et au final si bouleversants), retournements de situation insensés et almodovariens…
De ce casting de rêve, Isabelle Huppert est sans doute celle qui marque le plus les esprits. En campant une vieille fille acariâtre et frustrée elle s’amuse de son image d’actrice « intello » abonnée aux rôles borderline (la faiseuse d’anges de « Une affaire de femme », la postière infanticide de « La cérémonie », la masochiste de « La pianiste »…). Le personnage d’Augustine irrite autant qu’il suscite la compassion.
Bien sûr, certains peuvent rester insensibles face à cette cascade d’artifices mais il faut reconnaître le talent d’Ozon pour mêler en un peu plus d’une heure trente cruauté, sensualité, mystère, humour cocasse, caustique et décalé…
Bonsoir, j’avais détesté ce film très misogyne. Ozon a fait des films supérieurs. Fanny Ardant et Deneuve étaient pathétiques. Seule Huppert en vieille fille qui se décoince est vraiment bien. Je passe.